NOUS ...
LES ESCLAVES
Avec nos regards nus sur la réalité
Que ne transfigura l’arc-en-ciel d’aucun prisme
Nous regardons marcher votre morne héroïsme
Grelottant en hiver et suant en été,
Vous, compagnes de ceux que mange la fabrique,
Vous, épouses qu’on bat, et vous maigres catins
Sans fards dont rehausser vos maigres sens éteints
Qu’assaille le désir brutal comme une trique.
Votre destin nous frôle, austère et grimaçant :
Nous avons vu, penchées aux trous d’or de nos portes,
Vos paupières sans cils, vos faces aux joues mortes,
O chair de notre chair et sang de notre sang !
Lucie Delarue Mardrus ( 1880-1945)
1 commentaires:
Il est très beau son poème.
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