Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

26 janvier 2011

NOUS QUI CONTONS ...



3-
Chacun de nous est mortel
= Nous sommes tous mortels !

Pas facile pourtant d’accepter la mort tant à titre individuel que collectif.
Nous étions donc hier en préparation de séance contée pour le mois d’Avril.
Comment organiser chaque conte en un ensemble ? Comment grouper nos voix en un chœur harmonieux ? Quel choix pour chacune afin de bien participer au tout ? combien de bougies allumer sur le devant de la scène ? quand les éteindre ? quelle taille pour le coffre d’où nous tirerons les histoires ?
Autant de questions à résoudre dans l’agitation et le bonheur de création.
J. propose et lit un conte sur l’Ankou, la mort au masculin des Bretons. Un de ces Bretons exigeants, Yann, cherche un parrain pour son fils nouveau-né. Il veut un HOMME JUSTE. Successivement il rencontre Dieu, St Pierre et l’Ankou. Il refuse Dieu, responsable de trop d’injustices, ST Pierre qui n’accueille pas les humbles, légèrement ivrognes le dimanche, en paradis mais Yann accepte aussitôt le porteur de la grande faux égalitaire.
Cependant le conte lu ne reçoit pas l’approbation de tout le monde. Difficile pour une conteuse d’accepter à la fois la primauté de la tradition du conte sur sa propre affection, difficile de faire foi à ce qui heurte. Et dépouillant nos habits de spectacle nous nous retrouvons à poil, démunies, douloureuses.
Celles en révolte (ayant souvent une plaie récente au côté): Pas plus de justes sur la terre qu’aux cieux, pas plus d’égalité dans la mort sur la place du village qu’à l’échelle de la planète. Mourir est injuste, quel que soit l’âge. Les conditions de vie de certains sont injustes quelle que soit leur bagarre pour les améliorer. Celles qui refusent l’eau bénite, les fleurs, les hommages prononcés …
Celles qui tentent de temporiser ( mettre le temps de la mort à portée humaine, accepter la souffrance, l’âge, le degré de connaissance, accepter la fin qui justifie et embellit les débuts et la route … Celles qui écrivent, lisent et disent les adieux, sur les tombes et sur les théâtres, d’une voix quasi assurée.
Unes devenant Autres selon les moments et les circonstances.
Injuste la mort qui nous a privés dans l’année de deux d’entre nous, les plus ardents, les plus inventifs, les plus chaleureux. Celle qui MORD à vif !
Juste le chemin que nous avons parcouru ensemble à conter la vie, petite et grande bougie sur le bord allumée puis soufflée. Celui qui vaut par et pour la marche
Les unes et les autres, Nous, à tirer le vin de la treille, à conter grains et pépins.

1 commentaires:

Blogger Solange a dit...

Toute notre vie nous subissons des injustices et même la mort n'est pas juste,

jeudi, 27 janvier, 2011  

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