Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

15 décembre 2010

PURGE


Chronique du mercredi
Un peu groggy ! la neige tombe, retombe, prend bien ! il fait moins froid (que –12 du matin)
J’ai beau soigner par tous les trucs les sinus ( oui huiles essentielles comprises) je n’arrive pas à ramoner plus de cinq minutes. J’ai installé l’inhalateur à côté de l’ordinateur. Tu auras donc des mots au calyptol qui vont te parvenir.
Bon ! d’accord ! c’est l’hiver ! il faut que l’hiver se fasse !
A une future maman qui attend un garçon pour le printemps j’ai cité ma mère « deux étés, pour un hiver » : elle ne connaissait pas le dicton.
Pour la première fois je m’avise de me définir. J’ai depuis l’origine deux hivers pour un été. D’où ma mauvaise humeur de saison !
Je viens d’avaler de SOFI OKSANEN
PURGE
que m’avait offert Marie
Bou dié ! que c’est hard ! je l’ai lu sans désemparer de dimanche soir à ce matin, de jour comme de nuit, de scrable comme de pluche. Encore une écriture capable de vous labourer le moral tant ce qu’elle agglutine autour de faits historiques ( l’Estonie de 1940 à 92) raisonne juste. Mais ce n’est pas la raison qui parle, c’est les tripes, c’est le ventre meurtri des femmes. C’est là que s’incrustent le style noueux, la langue superbement maîtrisée
Livre d’une jeune femme (née en 1977) avec des personnages féminins sur trois générations ( les miennes) grand-mère, fille, petite fille, terriblement ressemblants à nos réalités. En exergue à la première partie :
« Tout est réponse, si seulement on connaissait la question »
la cinquième qui clôt l’histoire faite uniquement des notes du kgb.
Pas un sourire de la vie ! pas une ironie rafraîchissante ! la désintégration de la personne accompagnant celle des institutions, des familles, des groupes … un noir absolu.
Alors pourquoi m’y accrocher jusqu’à la fin ?
Comme je l’ai fait en d’autres temps pour l’horreur, quand j’avalais les livres sur le nazisme, le communisme.
Comme un ordre donné par Marie « Regarde ma mère où il est ton Bon Dieu ! » ?
Bon ! je m’en extirpe. Revenir aux mots patients et sauveurs. Aux couleurs franches, aux traits qui dessinent une feuille

« Dieu qui n’es pas, pose ta main sur notre épaule,
Ebauche notre corps du poids de ton retour,
Achève de mêler à nos âmes ces astres,
Ces bois, ces cris d’oiseaux, ces ombres et ces jours.

Renonce-toi en nous comme un fruit se déchire
Efface-nous en toi. Découvre-nous
Le sens mystérieux de ce qui n’est que simple
Et fût tombé sans feu dans des mots sans amour »
( Yves Bonnefoy)

1 commentaires:

Blogger Solange a dit...

À ce que je vois l'hiver arrive aussi vite chez vous qu'ici. Heureusement vous avez de la bonne lecture pour passer du temps au chaud.

mercredi, 15 décembre, 2010  

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil