Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

28 novembre 2010

GRANDET

ou l'histoire du p'tit gars qui n'arriva pas

Grandet ou l’histoire du p’tit gars qui n’arriva pas …

1-avant sarabande

Froide était la nuit
Froide et gluante
Collait aux bottes restantes, s'ankystaient les pieds nus
Avançaient les hommes sur le chemin
Pieds écorchés griffaient les pierres
Traînaient, tiraient, portaient encore, dos épaules reins tête, choses lourdes
Lourdes étaient les choses, les hommes lourds
Abandonnaient, repartaient
Ne savaient ni où ni pourquoi
Allaient
N’étaient plus que cette obstination d’aller

Si immense la nuit
Grésillante, chuintante, menaçante
Interminable nuit
Mastodonte de nuit ébréchée

Nuit, route, soldats perdus d’une guerre perdue

Sarabande 1ière fois
2
Le petit suit la troupe, a suivi …p’tites jambes, p’tite tête bien pleine, p’tits bras, cœur gros comme ça !
A suivi les conseils de la mère
-Tire-toi donc de là ! sors toi d’mes pattes ! va-t’en guerre puisque tu sais pas quoi faire par ici, va t’en donc t’en guerre : t’auras d’la soupe à tous les repas !
Et l’a suivi, l’a suivi la troupe des grands hommes qui traversaient le village, un peu, un petit peu, beaucoup …
Traîne la patte, mal à son cœur, mal à sa rate, mal partout. Pauvre petiot !
ah ben ça non ! Grandet qu’il s’appelle. C’sera pas dit que … appelle dans sa tête sa marraine, la bonne fée !

Chemin faisant, chemin cahotant, brinquebalant, nuit noire

Se répétait le p’tiot Grandet, se répétait la marraine
- un tien vaut mieux que deux tu l’auras !
- A bon entendeur salut !

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil