Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

11 novembre 2008

LES FILLES


« La honte ne cessait pas de menacer les filles. Leur façon de s’habiller et de se maquiller, toujours guettées par le TROP : court, long, décolleté, étroit, voyant, etc ., la hauteur de leurs talons, leurs fréquentations, leurs sorties et leurs rentrées à la maison, le fond de leur culotte chaque mois, tout d’elles était l’objet d’une surveillance généralisée de la société. A celles qui étaient obligées de quitter le giron familial, elle fournissait la Maison de la jeune fille, la cité universitaire séparée de celle des garçons, pour les protéger des hommes et du vice. Rien, ni l’intelligence, ni les études, ni la beauté, ne comptait autant que la réputation sexuelle des filles, c’est-à-dire sa valeur sur le marché du mariage, dont les mères, à l’instar de leurs mères à elles, se faisaient les gardiennes : si tu couches avant d’être mariée, personne ne voudra plus de toi /…/ la fille mère ne valait plus rien, n’avait rien à espérer, sinon l’abnégation d’un homme qui accepterait de la recueillir avec le produit de sa faute. »
Annie Ernaux Les Années
illustration : La poupée sur le toit
la poupée est celle de Marie-Carole aujourd'hui maman, conservée par sa grand-mère...
le toit est celui d'un hangar prêt à s'écrouler sur la rue, percé de niches à pigeons, à mouettes, à gabians ... "Qu'est-ce qu'il doit y avoir comme fiente à l'intérieur ! "
le ciel est bleu comme toujours ( presque) à Sète
Dans l'échancrure du cheneau malade de l'herbe pousse ...
c'est mon pinceau qui a réuni le tout ...

2 commentaires:

Blogger Solange a dit...

Félicitations au pinceau, pour le texte il reste encore du travail à faire pour trouver un bon équilibre.

mardi, 11 novembre, 2008  
Anonymous Anonyme a dit...

je suis en train d'essayer de le lire( les années d'Annie Ernaux) mais je le referme sans fin, trop de mauvais souvenirs me sautent au visage, trop d'images qui collent à la peau et dont j'ai mis des années à me défaire, des images qui me semblaient sales comme ces linges pleins de sang qui trempaient dans une bassine et dont on voulait rien me dire, ces chiottes dont je rêve encore avec le papier journal qui te collait aux fesses, le poids des regards, les yeux baissés, la honte, la peur, l'ignorance! Non je n'ai pas envie de ma replonger dans tout ça!
bises

vendredi, 14 novembre, 2008  

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