Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

31 octobre 2008

REFLETS


Atelier d'écriture
A LA LUMIERE DE
Que voir de la vie, que je n'aurais pas encore remarqué, malgré la longue expérience, l'attention parfois forcenée, quand quelqu'un est mort ? A la lumière de quels yeux regarder l'absence ? J'ai relevé la tête vers la fenêtre de mon bureau. Voilà ce que la réalité répond à ma question bien trop abstraite : Dans l'angle de la véranda, dans le reflet des deux vitres en angle droit, je vois un paysage: la montagne lointaine et, se superposant à elle, un arbre sur le côté, qui frémit dans le vent, fort ce matin. Le ciel. Une atténuation par les vitrages des couleurs déjà grises à cause du temps. Le tout se reflète sur le chevalet et le papier blanc déposé. Un tableau tout constitué qu'il suffirait de recouvrir de peinture pour le fixer. Parfait d'équilibre. Un tableau de la réalité extérieure légèrement différé et pourtant changeant. Un tableau, comme la vie, la mienne, en incessant frémissement et pourtant immobilisé sur le chevalet. Ainsi la mort d'un être proche révèle. Ne peut tout capter. Donne de courts instants d'une acuité de pensée, de ressenti, exceptionnels. Puis endort dans des traversées vagues, des rêves abyssaux. La nuit, le jour, à la lumière des deux, je voudrais retenir mes souvenirs, mes perceptions finales, une voix, un visage, les derniers mots prononcés : ils se balancent dans le vent, encore sous mes yeux mais en mutation, en éclaircissements, en ombres ... C'est in-photographiable. Je viens d’essayer sous différents cadrages.
N'existe que dans mon regard : la mort et ses reflets, à la lumière de mon passé et de mon présent.

2 commentaires:

Blogger micheline a dit...

les souvenirs de nos morts sont des ombres vivantes comme notre âme en devenir qui les contient : images fluides , hallucinées ou dormantes au gré de la petite flamme qui demeure en nous.

samedi, 01 novembre, 2008  
Anonymous Anonyme a dit...

ton image me fait penser au tableau de magritte, la condition humaine sur lequel j'ai justement parlé de ma grand-mère disparue

dimanche, 02 novembre, 2008  

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