lES VIEILLES DE NOTRE PAYS
Les vieilles de notre pays
Ne sont pas des vieilles moroses
Il y a de nombreux portraits de vieux chez VERO, je crois de vieilles encore plus, sans avoir fait de statistiques. Et sur ce chapitre il y adéquation parfaite entre ma mémoire et les photos. Petites vieilles comme le fut ma mère, comme je le serais, comme je le suis. Peu de grandes et belles femmes dans nos lignées. Petits paysans, petits de taille. Mais petit ne veut pas dire étriqué. Elles sont sereines, elle tricotent, elles vont à la fontaine, elles gardent les chèvres sur les bords des chemins là où l’herbe est gratuite. La dernière ressemblant à ce point aux photos que j’ai souvent rencontrée à la Loue s’appelait Maria, La Maria. Elle posait son pliant près des trois belines et laissait aller les aiguilles et la conversation … Quelles étaient ses pensées ? Bigre je n’en sais rien mais il me plait d’imaginer de toutes petites pensées quotidiennes paisibles. L’extérieur rendait compte de l’intérieur. La vieillesse acceptée. Le lieu accepté. La vieillesse, le lieu, la famille, l’époque acceptés avec leurs tares, leurs insuffisances. On fait AVEC mais davantage : on fait POUR. Pour que ça aille, pour qu’on mange à sa faim, pour que les tomes de chèvres soient appréciées ( on allait jusque chez elle pour acheter, pas cher, le juste prix, les tomes de chèvre de la Maria). Une habitude d’être, sans doutes, sans soubresauts, sans fatigues inutiles, sans grands projets. Mais une habitude revisitée par cet esprit d’acceptation et de partage. De reconnaissance aussi, de remerciement. La Maria, sans vocabulaire étendu, savait dire qu’elle était contente de me rencontrer, moi qu’elle savait nommer, dont elle connaissait les tenants et aboutissants, moi qu’elle avait vu grandir et qu’elle aimait bien.
Une habitude certes mais confortable car celle-ci, d’habitude, faite de bienveillance et de simplicité, s’accommode des rencontres, les voit, les accueille.
Ce n’est pas comme cette habitude destructrice dont parle Etienne Perrot (les rêves et la vie)
« Nous préférons nous encroûter et nous laisser aller vers le sommeil, le déclin, avec toutes les misères que cela entraîne, en gémissant, en entretenant l’entourage de nos maladies, de nos malheurs et de nos malaises et en les ponctuant de « comme c’est triste de vieillir ! »
Les vieilles de mon pays que j’ai connues, non contentes de vivre à leur juste place, savaient accentuer la circulation de vie autour d’elle.
Regardons les portraits de VERO : ils continuent de chanter avec Paul Delmet
Les vieilles de notre pays
Ne sont pas des vieilles moroses …
2 commentaires:
non,elles ne sont pas moroses,mais bien vivantes même si elles n'ont pas de grands projets,elles sont à leur place et font ce pourquoi elles sont faites...mais moi,ça ne me suffirait pas et je le regrette
ma grand mère était de ces vieilles là et faisait de la dentelle, et j'allais aux champs mener les coquines chèvres ... beline beline, criait-elle pour les appeler... elle habitait à 50 km du Puy en Velay
bises
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