l'homme à la cibiche
Oui Gazou elles sont belles ces photos de Vero. Je me suis aperçue que par inadvertance ( oh le joli mot !)qu'hier j’avais logé deux fois l’homme à la cigarette. Il faut dire que le fichier des photos prises dans l’exposition est numéroté mais non identifié et comme je barbote toujours en canard dans les eaux de la transmission internet …
Mais de ce doublé je vais essayer de tirer parti.
L’homme à la cigarette n’est pas « beau » comme un acteur de cinéma, la photo est belle par sa vérité. C’est un gars de chez nous. Sans identification précise il est de mon pays. Du Bouchage ou de St Victor, de Brangues ou de Buvin, de Passins peut-être. Je devrais montrer le portrait à Milo, mon vieil ami de 80 ans qui le reconnaîtrait. ( VERO a vécu au Marteray à Passins ; en 1943 il est caché dans une famille pour échapper aux rafles des juifs) …
Hier au soir, bien qu’une journée ait passé depuis ma transmission j’avais encore la photo en moi, dans l’insomnie de la nuit aussi … elle revenait.
Cet homme à la casquette, à la cigarette, c’est mon pays lui-même. Sa gaieté, son travail, sa verve. Visage ouvert, tranquille. Voilà qui je suis. Vous voulez me prendre en photo ? d’accord ! ça ne change rien à ma manière d’être.
Le coup de la casquette sur l’oreille, un rien gavroche, je le reconnais. On dirait celui de mon père
« Hé monsieur une cigarette, une cibiche ça n’engage en rien … »
L’a-t-il chanté tant de fois cette chanson du Gris que l’on prend dans ses doigts … Je l’ai mise moi aussi à mon répertoire à l’orgue
Une cibiche, pas une clope. Nous sommes dans les années de guerre ou d’après-guerre ( VERO épousera une fille du pays) on bosse dur, on prend le temps de vivre, d’échanger : un regard, une plaisanterie, une chanson … on passe au bistrot, on s’y attarde … c’est là qu’a lieu la « gazette » du pays ( les potins)
J’ai rencontré le personnage, son descendant, dimanche à L’auberge Des Boucharants. En entrant, après l’amitié du bonjour prononcé, il a entrepris de se souvenir qu’il m’avait promis ( il y a six bons mois !) un devis de réparation de mon toit. Bah ! ça ne fait rien ! ai-je répondu. Dès que je rencontre la bonne humeur, la simplicité de contact de mon pays je ne peux pas lui en vouloir de ses petits oublis. D’ailleurs « pays, payse » c’est ainsi que l’on s’interpellait ailleurs, autrefois, sur un quai de gare, à Lyon par exemple. Et puis mon toit quand je ne couche pas en dessous peu importe qu’il prenne l’eau. A la décharge du couvreur j’ai reconnu que depuis sa visite acrobatique la situation s’était améliorée. Déplacer une tuile ou deux, courir comme un lapin sur les versants du toit cela lui avait été facile. Je comprends aussi que les mesures pour le devis ont dû s’égarer dans une poche …
Bref ! Jean-Mi, s’il n’avait pas de casquette -la mode en est passé- était bien dimanche la copie conforme de la photo sur le vif. De la salle de restaurant j’entendais les conversations qui allaient bon train dans la salle de bistrot. Mon frère est arrivé. J’ai envié la facilité de bavardage entre hommes. J’ai quasi envie de faire campagne moi aussi tous les matins. Au bar comme on l’appelle maintenant, en fumant une cigarette… ou en faisant semblant en la logeant dans le coin du bec pour mieux discuter …
2 commentaires:
Le passé et le présent s'entremêlent,tout se vit et se revit
... tout se vite et se revit...oui et moi je recherche le titre de la fameuse chanson "eh monsieur une cigarette"... Le connaissez -vous? Vous tournez la manivelle je crois???Savez-vous donc si on peut trouver le carton de cette chanson?
J'attends votre réponse avec impatience.
chelemana@gmail.com
Bonne fin de journée !
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