Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

09 avril 2007

RENOUVEAU

Découverte de la proposition d'écriture en pleine nuit blanche ! le matin s'en lève tout rosisant.
Pâque = le passage.



LA REINE ELEUTHERILIDE
C'est moué ! J'ignore l'étendue de mon royaume, souvent je sonde les limites et m'esbaudis de ne pouvoir en faire le tour en une vie et un jour. Alors je me lève la nuit. Sans chambellan grand ou petit, sans duègne accorte ou rabougrie, je plafonne et plastronne. Je pose sur mon front la couronne. Douze améthystes, douze topazes, douze sardoines et chrysoprases. Les pierres sont empreintes de mots. Depuis le temps que règne en moi les pierres précieuses, les mots magiques, j'en suis sertie. Quand l'ouragan se déchaîne, quand mon royaume est à la bise, je file doux. Me réfugie dans la bonasse. Fais le gros dos, les yeux petits. Je suis la reine. J'ai pris ma traîne. Derrière moi j'invente les misaines de mon bateau et, droit devant, à l'abordage, je me tiens coit ( ou me tient coite ?)( Suis-je la reine ? où est le roi ?) Pour de nouveau appareillages. Demain peut-être j'aurais trouvé la pierre de lune. Depuis le temps que l'on me nomme j'ai accepté de répondre à mon nom. Eleuthérilide. A six syllabes ! Un nom qui chante. Beaucoup de E, beaucoup de i. Mon père le roi me l'a donné. Le roi Alphonse. Ma mère me l'a brodé : la reine Marcelle, à même la peau. Car je suis fille de double obédience. Fille de terre et fille d'eau. Elue Eleuthérilide, j'ai essayé de transformer mes héritages. De simplifier. Leuleue pour un amant, Lilide pour un autre. Les sons mouillés qui s'interprètent, à langue osée sur les pourtours. D'interchanger les apparences : Ediliréhtuelé. Hé!

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

Abonnement Publier les commentaires [Atom]

<< Accueil