Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

25 avril 2007

AMÉLANCHIER=DEUXIÈME TOUR

Amélanchier ovalis (pero corvino) arbuste atteignant 3m de haut, inerme. Feuilles ovales, longues de 2-4 cm, denticulées, face inférieure cotonneuse et grisâtre à l’état jeune, plus tard glabre comme la face supérieure. Pétales blancs, étroits, oblongs, lancéolés, longs de 1,5-2 cm. Calice tomentueux persistant. Slytes 5 soudés à la base. Fruits, noir, bleuâtre, 5-10 mm, globuleux.
Les amélanches sont juteuses avec une agréable saveur aromatique et sucrée. En séchant sur l’arbuste leur goût sucré s’accentue et elles rappellent étonnamment les raisins secs. Très bonnes crues, telles quelles, nombreux pépins. Compote, confiture, gâteau. Très nutritive.
A été cultivé en Angleterre. »

J’essayerai de retrouver l’amélanche en automne, autrement que dans le livre de botanique de Maurice. Mais le goût de l’écriture fulgurante qui m’a donné l’envie si forte de reprendre mon propre récit, interminable récit d’enfance, comment le maintenir en confiture et en compote savoureuses dans la durée ?
Je viens de taper des pages anciennes qui me ramènent à la mort de mon père. Premier grand ébranlement. Puis celle de ma mère. De même que Tinamer, la petite sœur qui me ressemble tant dans « L’amélanchier » je peux dire ce matin :
« - Et ton récit ?
- Convention, mensonge ! Depuis quand, ma chère, les enfants de cinq ans écrivent-ils leurs mémoires ?
- Depuis toujours, Tinamer. Convention, mensonge, bien sûr, mais aussi ce qu’on appelle l’art d’écrire. On ne demandait pas mieux que de te croire. A cause de l’amnésie des premières années, tu pouvais dire n’importe quoi.
- Il est agréable d’écrire en autant que la fabrication ne l’emporte pas sur la bonne foi.
- Pauvre Tinamer, tu serais septuagénaire que ta confession d’enfant de trois ans paraîtrait encore plus véridique. A condition de ne pas oublier les fleurs, les oiseaux et les étoiles, ingrédients que tu n’avais pas manqué de nous servir.
- Je suis septuagénaire, j’ai vingt ans et je dis que je suis septuagénaire. » /…/

A condition de ne pas oublier les fleurs, les oiseaux, les étoiles …
Je suis septuagénaire et j’ai vingt ans et cinq et dix et trente … et je n’ai pas fini de cueillir des yeux et des oreilles, du cœur et des vaisseaux du cœur, les petites fleurs blanches …
Comme d’en cueillir les fruits tardifs qu’on nomme « amélanches » et dont le nom roucoule encore d’oiseaux.

1 commentaires:

Anonymous Anonyme a dit...

Encore très beau. Dommage que tu sois solitaire. N'aimerais-tu pas partager...?

vendredi, 04 mai, 2007  

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