MILO
En quittant Lucile je suis allée chez Milo. Il est moins bon patoisant qu’elle sans doute mais quel collectionneur ! Dans sa grange, parfaitement rangés, vernis, affichés, les outils, les objets. Mon rêve réalisé. Tout ce qui chez moi est recouvert de rouille et de toiles d’araignée, de crottes de rats se trouve ici magnifié, caressé, surveillé journellement.
Quand j’arrive il est en train de se coudre un bouton, à même le vêtement. Un vieux garçon mais qui « se tient bien ». Il m’entraîne dans son atelier. Il plante un clou dans la porte de la grange pour que je puisse photographier les outils que je lui désigne un à un. La porte de la grange est un parfait tableau d’affichage. Vernie elle aussi. Impeccable ! Il se prête avec une gentillesse inusable à mes caprices. Je lui demande maintenant d’illustrer le geste de l’outil pour la photo. Et le voici qui plante au sol « l’enclume » ( le support pour « amouler » : aiguiser la faux), ajuste la faux démanchée, frappe avec le marteau. Se relève avec peine, recommence. Me montre le « banc d’âne » qu’il a reconstitué pour tailler les barreaux d’échelle, s’y installe avec l’outil et les copeaux …
Milo s’est découvert il y a une vingtaine d’années une passion pour la miniaturisation des objets. Ses plus belles pièces sont réclamées dans toute la région pour illustrer des expositions. « On me demande d’aller à Bourg. Je peux pas. Je vais pas conduire jusque là-bas. Je leur ai prêté le pont d’Evieu ! »
Son regret ! Avoir fait brûlé ( « eh oui ! A l’époque on n’aurait pas trouvé à y donner ») la batteuse de son père qui encombrait la grange.
Son émotion ! L’avoir retrouvée en photo à la Maison de Pays, prise par VERO, photographe professionnel.
Je me suis précipitée à l’exposition de photos qu’il m’indique. Quelle merveille ! Mais ceci est une autre histoire, un autre personnage.
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