Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

26 juillet 2006

FIGUETTA

Ce jeu au moment des fêtes on l’appelait figuetta.
Un homme passait dans la rue avec une canne en bambou. « Tiens voilà Figuetta ! » Il me semble que j’y suis. Au bout de la canne il y avait quelque chose, oh jamais de valeur : une figue, un bonbon … Il était malin. Il balançait sous notre nez le cadeau qu’il fallait attraper. Ce n’était pas toujours le même homme. Ça pouvait être n’importe qui. Cela se faisait pour les fêtes, pour la Saint Louis ( qui est la fête patronale de Sète) …

On vendait dans les rues des oranges épluchées ( les peaux avaient servi pour faire le quinquina) Les marchandes arrivaient sur les quais dans les barques et passaient dans les rues.

Comme pour le poisson, les maraîchères du soir. Les femmes des pêcheurs vendaient « la part du pêcheur », ce qu’ils ne pouvaient pas manger en famille. ça leur faisait un peu d’argent « Es arriva lou peiss ! »
Les bateaux de pêche on les appelait les bateaux-bœufs parce qu’ils partaient deux par deux. Ils mettaient le filet entre les deux bateaux. Oui ! bien sûr ! C’étaient des bateaux à voile

On vendait de tout dans les rues « peille ! peille de lapi ! » Ils achetaient les peaux de lapin

Un homme allait faire paître ses chèvres et ses moutons sur St Clair. On l’appelait le père Grisou. Le soir en redescendant il vendait du lait cru.
- Le lait bourru ?
Beurk ! j’ai voulu goûter pour faire comme les autres, ils avaient l’air de se régaler. Je n’ai pas aimé !
(Souvenirs de Marcelle, la nonagénaire)
***
J’ai assisté à la fête de la St Pierre. Un peu décalée sur le calendrier pour attendre que les pêcheurs de thon soient rentrés de Lybie. Ce soir-là on sort la statue du saint dans la ville et elle est portée sur les épaules dans sa barque depuis la chapelle des pénitents jusqu'à la décanale St Louis. Reportage photographique reporté pour cause de transmission impossible mais réalisé avec ce qu’il faut de petites occitanes avec châle et tabliers à carreaux noirs, de beaux marins en polo rayés blancs et bleus et … d’évêque !
Les rues étaient bondées pour la circonstance. Beaucoup de touristes mais aussi les familles sétoise au grand complet. Tous les bateaux thoniers ou bateaux plus modestes au port arboraient « le grand pavois » La marine nationale avait délégué son plus beau fleuron et dans les rues, les pompons rouges se laissaient embrasser sans façon par les jeunes filles.
C’est beau une ville en fête. C’est amusant le mélange des traditions ( joutes sur le canal, grand messe à la cathédrale, fanfares )
Et les postes de secours de la Croix Rouge n’ont pas eu à intervenir, ou si peu.

1 commentaires:

Blogger Julie Kertesz - me - moi - jk a dit...

même sans photo, tu écris tellement évocateur qu'on voit devant soi la fête, mais aussi tout ce que raconte la vieille dame!

jeudi, 27 juillet, 2006  

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