Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

27 avril 2006

EL BIBILICO


El bibilico
Hier au soir, ou cette nuit peut-être pendant la pause de sommeil, le bibilico est revenu chanter en moi. C’est le nom espagnol du rossignol ; c’est le sujet du troisième couplet de la chanson catalane que j’ai chantée avec le groupe d’improvisation la semaine dernière. Etre accompagnée par des musiciens c’est super ! Claire à la dabouka, Marie à la flûte, Béatrice et Brigitte aux pianos. C’est super supérieur dans les improvisations. Je ne sais ce qui se passe de magique entre la voix et les instruments, allant chercher chacun la preuve de leur liberté, de leur total droit de s’élancer les uns vers les autres sans préméditation et sans barrières. Je sais, par quelques réflexions après coup, que notre bonheur est ressenti par les auditeurs. Le lendemain, il m’habite encore et me donne une force et une souplesse inattendues au jardin, dans les iris par exemple …
Quand nous sommes rentrés à La Loue un peu après minuit, deux oiseaux chantaient. Etonnante impro dans le silence des étoiles. Réponse de l’un à l’autre sur la même gamme d’harmonie. La nuit suivante je les ai encore entendus cette fois-ci vers quatre heures. A croire que, sans interruption, la nuit sert de scène de répétition. Je ne sais identifier les chanteurs. En toute logique ce devait être des bibilicos.
Revu hier au soir le film « les choristes ». La première version se nommait « La cage aux rossignols ». A Marcelle qui doute de la véracité de l’histoire je rappelle les réussites de notre enseignement qui parfois, comme le rossignol, a réussi à faire chanter la nuit. J’essaie de lui décrire ce sentiment de communion, d’amour au-delà de l’ego, qui s’empare de nous quand nous laissons le chant intérieur rejoindre nos frondaisons et, pour conclure, je lui chante la chanson :
El bibilico canta
y sufre del amor
Y la passion lo mata
No escucha mi dolor
J’ai pourtant l’impression qu’à force de s’enivrer de son chant le rossignol oublie tout de cette fameuse douleur d’amour inguérissable, régénère l’eau du puits et boit la lune jusqu’à plus soif. Croit en Dieu comme à l’absolu du plain chant.

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