ODEUR DES MOTS

Les doigts pleins de l’odeur des verveines
Que je viens d’effeuiller dans la boîte pour l’hiver
J’ai besoin de papier blanc pour un regard de plus vers cette immensité que je sens en moi et que je ne renonce pas à explorer sous toutes les latitudes
« Les doigts pleins de l’odeur des verveines » Le rythme de la phrase, l’odeur au bout des doigts, je laisse aller ma guillerette envolée du jour immaculé
- immaculé ! N’exagère pas ! Déjà tâché, ça et là, de quelques pensées adventices …
Pensées vers toi, si différent sans doute dans tes instincts et mouvements du matin
Et si proche pourtant, de t’avoir senti proche, si proche qu’un désir d’absorption m’était venu, me revient
- les doigts pleins de l’odeur des verveines -
Absorption dans tous les sens du mot et avec tous mes sens
Prendre Etre prise – Sentir Etre sentie
Emerveillement des coïncidences, des connivences entre nos différences
Comme si elles pouvaient se passer de dire, d’explicatif, de raisonné et raisonnable. Rester ce qu’elles sont tout en se confondant le temps de la rencontre
Je porte mes doigts vers mon nez car, à se crisper sur le crayon, ils sont en train de perdre l’odeur des verveines
Et je voudrais encore la ressaisir pour la donner aux mots : odeur forte, subtile, étrangère à la poussière des jours gris … Pas une odeur de « tisane » avec tout ce que ce mot a pris de maladif et de renfermé
Une odeur qui chante
L’odeur des verveines sur pied quand elles éclaboussent le jardin et les autres plantes moins féroces à s’emparer de notre nez
Une odeur triomphante en chanson d’allégresse.
1 commentaires:
quel maitrise des mots!
je les goûte, ils ont aussi une saveur, tes mots, pas seulement d'odeur!
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