les pieds dans le plat !
Le plat était en place au centre de la table
Un plat de porcelaine et doré sur les bords
Tout autour
les convives guettaient d’un air de matamore
Prêts à prendre leur part du taureau par les cornes
Pourtant le
maître d’œuvre, le maître de chapelle
Ne semblait
guère pressé de donner le signal
La bête
cuite à point dans le jour vespéral
Suintait de
lueurs sourdes jusqu’à se trouver mal
Enfin
qu’attendait-on ? qui n’était pas ici ?
Aucune
chaise vide à l’entour du pertuis
Les portes
étaient closes, le plafond suspendu
Tout autour
de la salle les gardes retenus.
Je ne
saurais vous dire ce qui me traversa
Un zeste de
fou-rire, une crise de foi
Mais sans
nulle retenu en pareille circonstance
Je me
dressai debout et les mains sur les hanches
Avant que
président, trésorier, secrétaire
Puissent
empêcher moi-même de me flanquer en l’air
Avant que
mon voisin, pourtant costaud des halles
Puisse me
ceinturer ou me rincer la dalle
Bref !
avant que quiconque puisse me battre froid
En toute
simplicité je mis les pieds dans le plat
Un grand
vent de typhon souffla par les naseaux
Le plat de
porcelaine craque sous le taureau
Et la table
étonnée se souleva de terre
Pour nous
laisser partir en bonne compagnie
Moi la
végétarienne et la bête rotie.
Si vous ne
me croyez lisez donc les journaux
On a tout
intérêt quand on n’aime pas le veau
Ni son
père, ni sa mère, à mettre les pieds dans le plat
Et pourquoi
pas ? le derrière !
1 commentaires:
C'est une sortie fracassante en effet.
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