histoire d'eau
Elle aurait aimé écrire une histoire avec beaucoup d’eau.
C’est pourquoi elle se leva à minuit, à la charnière, là où la nuit rend lles
eaux et se prépare à la naissance du jour.
Elle avait acheté un tas de livres biberons, de livres
baignoires, de livres simples baquets. Elle collectionna les cartes postales de
lacs, plages, estuaires ou embouchures, sources bien évidemment. Elle trempa
ses mains dans les dictionnaires analogiques.
Elle ne pouvait pas à la surface d’une eau dormante laisser
une trace durable de son passage. C’est pourquoi elle se leva,, éclaira la
lampe, visualisa sur la vitre ouverte sur la cour les reflets de ses mains en
position d’écriture.
Il n’y avait là aucune image destructrice. Non ! Rien
que des gouttes de mots se rejoignait sur une plage blanche pour témoigner de
la mer.
Elle n’était sûre de rien. Seulement de ce désir de nager.
-
Est-ce
que le glacier est encore l’eau ?
-
Je ne
sais pas
-
Est-ce
que l’eau salée désaltère ?
-
Je ne
sais pas
Elle reconnaissait humblement son
ignorance malgré tant d’années d’incantations, de péroraisons passées à la
chasser.
C’est pourquoi elle voulait écrire
une histoire qui coule facilement, comble les creux, érode les sommets, fasse
des vagues.
Une histoire humidificatrice.
2 commentaires:
Allo! Allo!
à l'eau! à l'eau!
Qu'est-ce que tu dis?
Je la lirai cette histoire.
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