salut l'artiste !
Salut l’artiste !
Je salue. Je salue bien bas. Je le regarde. Je m’imprègne
de son regard tourné vers sa création, entièrement traversé par elle,
illuminant son visage d’une lumière du dedans si intense que j’en ressens la
chaleur, l’éclat.
C’était à quatre reprises ce
week-end un contact direct sans fuite, sans faux semblants, sans crainte ni
remords, pur d’intention, nature de roche et de source, que j’ai eu avec
l’artiste habité par sa création, livré tout entier à elle par volonté et
abandon.
Qu’il ait pu donner son nom à
l’espace public, qu’il soit connu, reconnu ou non, importe peu.
Quatre artistes égaux en qualité
et en intensité, en don fait à eux-mêmes et par ricochets à chacun de ceux qui
regardent, écoutent, participent à l’œuvre dans ce courant émotionnel libre,
dans cette intelligence commune qui tient à la création toute entière par le
biais de son engagement.
J’étais entré un peu dans ses
mots et ses rythmes. À plusieurs reprises à l’exposition du Musée Paul Valéry à
Sète consacré à ses œuvres illustrées par des peintres.
Je me retrouve précisément dans
ce musée samedi après-midi pour copier quelque tableau sur mon bloc. Humble
exercice qui me demande concentration, confiance dans ma main et mon bras et
toute la mécanique agissante, attention aux conseils du professeur qui
accompagne cette tentative. Ce n’est pas un mince privilège à mon âge que
d’avoir un tabouret accessible dans un musée. Moment gratuit du temps codifié à
se donner la permission d’être là.
Chance ! dans le hall du
musée un dispositif pour une « performance » peintre-poète
À l’heure dite j’abandonne mon
tabouret pour assister à la dite performance.
Le poète est vite à l’oeuvre
après quelques mots d’introduction. Au sol, à ras de l’influx qui vient des
suggestions du titre, des premières coulures d’encre du peintre, allongé sur la
situation pour en prendre le pouls, en capter la respiration en synergie avec
les spectateurs conviés mais de plus en plus, il m’a semblé, impliqués. Pas
tous ! pas tous au même titre, pas tous au même moment. Mais respectueux
de ce qui se trame ici, peut-être un peu par snobisme provincial attendri de la
visite du poète reconnu. Tout comme moi en partie en recherche de transmutation
dans la lumière de cet intérieur si mystérieux et pourtant palpable en chacun
de nous.
Je regarde l’écriture prendre sa
place, occuper un espace qui interroge, avançant régulièrement comme le soc de
la charrue.
1 commentaires:
e ne connais pas ce monsieur, mais je vois que vous avez passé un bon moment.
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