Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

21 janvier 2013

salut l'artiste !


Salut l’artiste !

Je salue. Je salue bien bas. Je le regarde. Je m’imprègne de son regard tourné vers sa création, entièrement traversé par elle, illuminant son visage d’une lumière du dedans si intense que j’en ressens la chaleur, l’éclat.
C’était à quatre reprises ce week-end un contact direct sans fuite, sans faux semblants, sans crainte ni remords, pur d’intention, nature de roche et de source, que j’ai eu avec l’artiste habité par sa création, livré tout entier à elle par volonté et abandon.
Qu’il ait pu donner son nom à l’espace public, qu’il soit connu, reconnu ou non, importe peu.
Quatre artistes égaux en qualité et en intensité, en don fait à eux-mêmes et par ricochets à chacun de ceux qui regardent, écoutent, participent à l’œuvre dans ce courant émotionnel libre, dans cette intelligence commune qui tient à la création toute entière par le biais de son engagement. 

ici le lendemain à la télévision 
Salah Setié

J’étais entré un peu dans ses mots et ses rythmes. À plusieurs reprises à l’exposition du Musée Paul Valéry à Sète consacré à ses œuvres illustrées par des peintres.
Je me retrouve précisément dans ce musée samedi après-midi pour copier quelque tableau sur mon bloc. Humble exercice qui me demande concentration, confiance dans ma main et mon bras et toute la mécanique agissante, attention aux conseils du professeur qui accompagne cette tentative. Ce n’est pas un mince privilège à mon âge que d’avoir un tabouret accessible dans un musée. Moment gratuit du temps codifié à se donner la permission d’être là.
Chance ! dans le hall du musée un dispositif pour une « performance » peintre-poète
À l’heure dite j’abandonne mon tabouret pour assister à la dite performance.

Le poète est vite à l’oeuvre après quelques mots d’introduction. Au sol, à ras de l’influx qui vient des suggestions du titre, des premières coulures d’encre du peintre, allongé sur la situation pour en prendre le pouls, en capter la respiration en synergie avec les spectateurs conviés mais de plus en plus, il m’a semblé, impliqués. Pas tous ! pas tous au même titre, pas tous au même moment. Mais respectueux de ce qui se trame ici, peut-être un peu par snobisme provincial attendri de la visite du poète reconnu. Tout comme moi en partie en recherche de transmutation dans la lumière de cet intérieur si mystérieux et pourtant palpable en chacun de nous.
Je regarde l’écriture prendre sa place, occuper un espace qui interroge, avançant régulièrement comme le soc de la charrue.

1 commentaires:

Blogger Solange a dit...

e ne connais pas ce monsieur, mais je vois que vous avez passé un bon moment.

lundi, 21 janvier, 2013  

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