LE DIT DES GRENOUILLES 2
Elle se laissa dériver
D’une demi-torpeur di di di di , elle passa, à force de scruter le ciel étoilé, à un état d’extrême sensibilité, de bonheur indicible. Sans rimes ni raisons. Une acuité de vision qui lui faisait sous la lune capter les formes et les définir géométriquement, les dessiner mentalement dans l’espace clos par les buissons comme des bêtes amies, attentives, immobiles … Une acuité d’audition : les étoiles reflétaient le chant. A la surface ombreuse de l’eau morte les notes tintaient.
Di di di di
A moins que Kss Kss Kss kss
Ou peut-être Gneu gneu gneu gneu
La mémoire lui revint. Un souvenir comme une lame effilée la traversa. Il avait la voix du grand-père Paul
Lo péchu sont-é passo
Ouai aouai vouai
T’ont-i vya
Non non non
T’ont-y prae
Non non non
Ni mé ni té ni mé ni té …
Psalmodiée la vieille chanson traduisait en patois l’interrogation des grenouilles. Elle rit, elle répéta à haute voix ce que lui disait la mémoire, elle retrouva les intonations
2 commentaires:
comme une grenouille en hiver...
j'attends le printrmps
C'est très poétique.
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