PAROUSIE
1- la nuit,
Dans quelle mer me jeter pour oublier mon histoire ? quelle nage inventer pour endormir ce que D’Ormesson appelle « le malheur étourdissant de vivre » ? quel mot accrocher en parapluie au-dessus de ma tête ?
PAROUSIE me plaît bien. Je pars en exploration. Il sonne. Il pétille. Il y a du papou, du papa là dedans. Il me fait sauter sur les genoux du jeu, de l’insouciance. Il a un vague air de cousinage avec quelqu’un de la famille. On se connaît sans se connaître. Si on entonnait Frère Jacques peut-être qu’il reprendrait en chœur.
« Des apocalypses et des parousies » : encore du D’Ormesson.
Que veut-il dire ? Sans doute je vais l’apprendre en consultant le dictionnaire. Mais je retarde le moment. Il faudrait sortir de mon lit, de ma chaleur … Accolé à apocalypse soit il s’y oppose, soit il est du même tonneau des Danaïdes. Il navigue à coup sûr dans des exagérations, des abstractions alors que je le voudrais simple comme bonjour, réussi comme un œuf à la coque.
Je laisse Parousie s’endormir sur la page tandis que d’Ormesson déroule sa propre histoire avec celle de l’ange Gabriel. Je ne suis pas pressée de le réveiller. Il attendra.
2- LE MATIN « Présence, arrivée, venue »
Chut Parousie ! n’en dis pas plus puisque tu as franchi la nuit jusqu’à moi. Bienvenue avec tes bons présages ! Je suis prête.
Arrivé avec le sourire de l’enfant affiché au mur et qui éclabousse comme chaque matin, il chasse le frileux et le grisâtre. Arrivé avec l’espoir de juste lumière. Bonne nouvelle que tu te situes aux antipodes de l’apocalypse.
Je suis quasi prête. Ne me reste plus qu’à nettoyer ma cathédrale des rameaux brisés de la veille pour t’accueillir.
Lumière sur l’obscurité. Lampe allumée. Beaux enfants de ma vie. Parousie de « para » (par) et « ousia » substance, réalité, essence, concrètement « un bien » ( terre ou maison),dérivé du participe présent de "einai" : être »
3- CE SOIR
« Un jour de plus offert
Jour de volet ouvert
Sur le temps d’après Pâques.
Sur le sang renouvelé
- rosée, pavots, buissons -
Offrande d’un jour de plus
à la vie invécue » François Cheng
Parousie a tenu ses promesses, doux comme le miel, réussi comme un œuf du jour à la coque. S'est posé sur le bord du temps comme un papillon rassuré et léger.
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