Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

02 juin 2007

iamge 7 Gleyzin


Ça y est ! déjà une semaine de cure. Le rythme est pris. Le temps s’est refroidi mais j’ai ajouté un damart sous le pull. Je me suis installée à la même pension que l’an dernier, avec le même clocher à rayures par la fenêtre, le même Gleyzin enneigé. Sauf qu’il paraît encore plus blanc depuis cette nuit de chute abondante et que le Bréda cascade encore plus fort.
Olga, la bonne hôtesse, vient de me présenter ma nouvelle voisine de chambre. Elle ne vient pas pour la cure mais pour une exposition de dessins. Ses dessins ! Aurore est aveugle.
La cure est curative de beaucoup de maux. Cure de calme et patience dans les salles de soins et les couloirs d’attente. Silence en principe obligatoire. Je me suis entendue faire l’éloge du « tout plan-plan ! » à une patiente impatiente. Cure de « merci ! bonne journée ! à demain ! » et autres amabilités : les soignants ont intégré les ordres de la direction et ménagent leurs forces, pour une saison qui sera longue. Chacun ici se lamente de la baisse de fréquentation. 1O % par an ; à ce rythme les précieuses eaux financières du thermalisme vont se tarir.
Pourquoi ? Est-ce la concurrence de la puissante « Chaîne du soleil » ?
Allevard est pourtant une petite ville sympathique, paisible, agréable, surtout quand il fait beau. Une gestion encore municipale serait à encourager quand la mode est à la mondialisation des ressources et à la capitalisation des intérêts.
Le must c’est les applications de boue chaude sur toutes les zones où la vieillesse coince. Ligotée dans du plastique il n’y a plus qu’à revenir doucement au stade embryonnaire. Ce que tu imputes à un disfonctionnement inéluctable par usure de la machine paraît se réduire à un presque rien. Quand tu sors du pavillon rhumatismal il est midi. Le clocher appelle. Et, les pieds sous la chaise, il n’y a plus qu’à se laisser nourrir dans le silence des fourchettes à la table communautaire. Vrai retour à l’enfance, à ses siestes sans rêves et réveil guilleret.

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