bloc-note,blog-net
Bloc-note, Blog-net
M’est revenu cette expression qui me plaisait beaucoup gamine : Bloc-note. Elle sentait le dynamisme de l’apprenti reporter ( encore un mot nouveau : Report-terre), la jeunesse et la fougue d’après-guerre, la détermination de l’écrivain (Mauriac) engagé dans le commentaire virulent de l’actualité, bref ! la vie saisie par les mots au collet et obligée de rendre compte.
Et voici qu’aujourd’hui c’est encore quelque chose de ramassé dans la poche, ouvert à la page du jour, tendu vers le témoignage et l’élucidation, qui s’offre à moi. Courriel d’abord, Atelier d’écriture en ligne depuis les journées de Marly et ce blog-net que Julie m’a proposé dans l’enthousiasme de ses propres découvertes.
OK j’y viens. Doucement.
Mais avant même une pratique assidue le blog s’est installé dans mon dictionnaire intime déjà occupé antérieurement à feuilleter les mots en même temps que mes yeux voient et que mes mains s’activent. Je blogue à tout va dans ma tête. C’est aussi amusant que les nuages qui la traversent même pendant les exercices de yoga. C’est aussi inquiétant que la sinusite qui m’encombre et ne veut pas finir. L’avant-blog – car je ne peux transmettre là où je suis – m’a saisi au petit matin, ne m’a pas lâché pendant le petit-dej, la douche …
Beau soleil. Il y aura du travail au jardin. En regardant le tableau qui se découpe par la fenêtre longue et étroite de la salle de bains, je vois par l’interruption du mur du hangar en dessous du toit, le champ d’en face fraîchement labouré, bordé par les verts tendres des jeunes peupliers. A gauche le vieux chêne, un des rares restants dans le paysage. On laboure c’est très bien, c’est utile, mais aussi on déboise, les haies disparaissent, les fossés sont comblés pour récupérer un pan de terre que par ailleurs on laisse en friche. Mais bon ! Pas de tribune dans le blog ! Le tableau que je vois depuis la douche s’inscrit dans un triangle immobile en attente de mouvement, de partage. Je vois, je regarde, l’eau chaude sur mon dos et je propulse ma vision béate en direction de vous. Vous, que je ne connais pas. Vous que je ne sais nommer, sauf Julie et Fleur de lotus. Mais dont j’attends quelque chose. Je ne sais quoi.
Je ne suis plus isolée dans mon petit coin de campagne française. Je ne tourne plus en rond dans mon manège. « Je ne suis pas pressée » ai-je dit à Julie dans un courrier tout ce qu’il y a de plus ordinaire que je vais aller poster à la petite ville d’à côté ( nous n’avons plus de poste) ; Julie m’engage vivement à ne pas laisser refroidir et à fidéliser des lecteurs éventuels. A me mouiller un peu plus que les orteils.
Couleurs et mots : J’ai bien intention de m’y mettre sérieusement avec les outils qui conviennent. Pour les couleurs j’ai ramassé hier une belle botte d’iris sur mon tout neuf appareil numérique. Pour cueillir le dernier, dans la dernière lumière du jour, je me suis précipitée jusqu’au village (La Place). L’iris repéré le matin est d’un violet presque noir. Vous verrez ! Et forte de mon assurance j’ai apostrophé (oh dear ! in English) l’homme qui sortait de la grosse maison de village, ancienne épicerie, le prenant pour le nouveau propriétaire, écossais à ce qu’on m’avait dit. A cette heure-là de la soirée il n’y avait personne d’autre sur la Place. Etc, etc, … J’ai à vous dire des choses extraordinaires et secrètes. Qu’à l’arrière de la maison, il y avait plein d’Anglais et d’Anglaises cachés, prêts à souper. Aimables, étonnés et contents je crois de mon intrusion dans le paysage arrière. Vous vous rendez compte : chez nous, au village, le monde est arrivé sur la pointe des pieds. Il parle anglais, mais par coquetterie, pour me faire plaisir, il sait aussi parler français.
Si nous nous revoyions, le monde et moi, je lui dirai que j’ai passion de mots et de couleurs depuis longtemps. Je lui citerai comme preuve mon poème :
/…/
Nos filles font des enfants /…/
Les voilà qui inventent chaque jour
COULEURS ET MOTS
De clafoutis et de constellations
En quittant l’école
Délaissant la cuisine
Abandonnant le Magasin général
Nous leur avons laissé plus d’une recette
N’est-ce pas ?
2 commentaires:
"Je blogue à tout va dans ma tête. " moi aussi, souvent dès mon réveil, mais aussi pendant la journée. Est-ce comme une maladie (mais création) qu'on attrappe?
J'adore te lire, je reviendrai souvent, tu m'enchantes par tes mots. Je ne t'ai fait aucun "cadeau" en te mettant sur la route, c'est toi qui me fait en la suivant.
ultra contante que tu as commencé à écrire une petite note dans le mien sur ton blog.
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