une phrase
A plat sur
la nuit avec des chaînes d’or aux pieds
marche une
phrase belle
Comme une
femme elle avance
avec des
chaînes d’or aux pieds
Elle ne
sait pas si la nuit sera assez grande
pour
acueillir son roulis de marcheuse
Elle ne
sait rien des villages à traverser
rien du
monde nouveau des carrefours
Mais elle
avance
Elle
marche. Elle met un pied devant l’autre
cette femme
obstinée
Finalement
parce qu’elle est belle
belle de
cette obstination
belle de
cette espérance de lumière
belle de ce
bruit de chaînes qui tente de transmuer en musique
les
aspérités de la route
la
nuit s’entrouvre pour la laisser passer.
Et derrière elle dans son sillage volontaire
Et derrière elle dans son sillage volontaire
comme sur
un promontoire
on voit
jaillir des mots qui brillent et étincèlent
des mots de
farandole en goguette
des mots de
gloria de gloriette
Sous
l’orphéon des mots éclate une fanfare
La phrase
belle un à un les recueille
prend par
la main ces mots de rien
porte les
plus petits sur ses épaules
cale à sa
hanche les plus légers
Le jour se
lève.
La phrase
les dépose
au point du
jour comme en un grand panier
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