ST Vincent
patron des vignerons, libations poétiques prévues ce vendredi à Mèze, j'y trinquerai avec mon copain Ernest présentement occupé et pour un bout de temps dans les vignes du seigneur et avec toi bien sûr Papa !
Tiens Ernest ! Hier soir, ton vin …
Ton Clinton cliquetant de reflets de lumière
Ton élexir ambré, ta cuve coutumière
Veux-tu que je te dise ?
Ce n’était pas du vin …
Ce n’était pas un verre tenu entre nos mains
Même pas un calice, même pas un hanap
Même pas un berceau calé sous une grappe
C’était un mot nouveau qui coulait dans mes reins.
Dans mes reins !
C’est peu dire …
C’était dans mes naseaux, c’était dans mes prunelles
Que ruisselait le sang revenu de la treille
Plantée par mes ancêtres sur le flanc d’un coteau.
Le cep que mon père avait utilisé
Pour me mettre au monde où je reste antée
Dessinait dans le verre une crosse coquine.
Moi, pour mieux y puiser, je repris la chopine
Et, sans honte aucune, j’en fixais le goulot.
Alors je vis – c’est fou comme l’œil s’écarquille
Lorsque l’esprit du vin arrive jusqu’aux filles –
Très nettement, aux Nappes, mon père dans ses vignes
Et qui riait.
Bon
Dieu ! Comme il riait mon père
À voir deux de ses filles se prendre une mufflée
Oubliant les principes, les lois et les secrets
De famille bien sûr et de confessionnal.
Quand j’aperçus ma sœur qui franchement buvait
Je compris qu’elle aussi venait de voir Al Phonse
Pique-plante observant que, tout comme bons mâles,
Les petites enfin, en pente, avaient la dalle.
Tiens Ernest ! Hier soir,
ton vin
Je ne sais l’appeler car c’est
lui qui m’appelle …
Lui, cet indéfini de couleur
vermeille
Il me chante en riant un air
de
rinquinquin.
1 commentaires:
C'est une belle ode au vin et à votre paternel.
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