Mots et couleurs

textes auto-biographiques anciens et actuels, poésie, chansons, contes et nouvelles

03 juillet 2005

sète-matin III-2-7

Cris des gabians :

Une troupe de vieilles cancanant, ricanant
Un troupeau d’oies du Capitole traversant le parking sus à l’intrus
Une meute de chiens attaquant en rase motte le cerf blessé
Des bébés à la crèche sans mère ni nourrice

Un seul, tout près de mes oreilles, qui implore pardon ou se moque de moi et de mon mal de mots au petit matin

Lignes veuves et orphelines

est capable de repérer l’ordinateur
Pauvres lignes ! Que d’abandons successifs ! Lignes de fond de nuit sans crayon ni papier, de fond de mémoire sans goût pour la justification des peines !
Comme le chien de Jean Nivelle qui s’en va quand on l’appelle, lignes informelles, lignes avortées
Et parfois belles lignes, dignes en leurs voiles de deuil, qui ne font que passer discrètement, sans s’arrêter, mais abreuvent une soif, pleurent une misère.

Le vent

Comme les gabians, se déchaîne, se calme, joue à l’orchestre symphonique au dehors au point d’arrêter la conversation au dedans, secoue en colère les volets, caresse doucement le dos des vagues pour les faire éclabousser de rires, s’insinue mine de rien, s’impose, disparaît. Il s’appelle ici « Le gregaö (le grec), le labetche, le vent de l’étang, le vent de la mer ». Ainsi que les poissons du même nom il n’a pas le même goût paraît-il selon son origine mais je ne sais jamais le reconnaître.
Il est le vent qui s’en va tout seul titiller mes sinus, mes neurones. Parfois chanter.
Avec Claude dans mes souvenirs tout proches
« Demande au vent
si tu ne sais cueillir aux feuilles
le message du printemps … »
La voix, la guitare du vent partagé mardi résonne encore. Quel bonheur que les voix de double sexe : masculin, féminin, hétéro, homo, se mêlent si facilement quand le vent n’a pour nous que bienveillance.
Mais je n’ai garde d’oublier !
« Le vent
Ne le prends pas pour quelqu’un d’autre
Il n’est ni messie ni apôtre »
Merci Claude pour cette chanson ! Je suis allée un peu plus loin que mes promenades ventées habituelles avec elle, avec toi. Un peu plus riche de revenir dans les couloirs de vent qui me sont familiers. Un peu plus chantante, un peu plus envolée.

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